Déficit de connaissances de la biodiversité et biologie de la conservation : le cas de l’herpétofaune en Algérie

Contexte

Les propositions de stratégies de conservation à l’échelle d’une région ou d’un pays reposent sur une bonne connaissance de la distribution des espèces, leurs raretés et les menaces qui pèsent sur elles. Ces connaissances de bases sont un préalable à la prise de décision quant à la proposition de référentiels taxonomiques décisifs pour la prise de décision dans toute expertise en matière de biodiversité et la répartition de l’effort de conservation à l’échelle des pays ou des régions.

Les connaissances en biodiversité ne sont pas réparties de manière uniforme à travers le monde, certains pays émergents manquent cruellement de ces préalables pour évaluer l’état de la biodiversité et des projets de conservation. C’est le cas de l’Algérie où le bureau d’étude Naturalia-Environnement a mené des expertises faune-flore et où ses experts ont fait face à cet obstacle de manque de connaissances pour émettre une expertise objective. 

Objectif

Le but général de cette thèse est l’évaluation des déficits en connaissances de la biodiversité en Algérie (Biodiversity shortfalls), et contribuer à leur réduction, avec un focus sur deux types de déficits :

  • déficit Wallacéen, (Wallacean shortfall) = manque de données de distribution des espèces,
  • déficit Darwinien (Darwinian shortfall) = manque de connaissances sur la diversité génétique des organismes.

Il fallait donc prendre le sujet en amont et essayer de répondre aux questions suivantes : comment est distribuée la biodiversité en Algérie ? Est ce qu’il y a des hotspots régionaux de biodiversité ? Est-ce que le réseau d’aires protégées actuelles correspond aux besoins de la conservation ?

Ce projet se concentre sur la distribution de la diversité des reptiles et amphibiens étant jugés comme de bons modèles pouvant être extrapolé à l’ensemble de la biodiversité au regard de leurs caractéristiques biologiques et de leurs sensibilités aux changements globaux.

Un sujet de thèse de doctorat en collaboration avec le CNRS de Montpellier qui tente d’apporter des éléments de réponses.

Les attendus de cette thèse sont :

1) Etablir un référentiel taxonomique de reptiles et amphibiens d’Algérie,

2) Identifier les zones de lacunes en connaissances sur les reptiles et amphibiens,

3) Etudier la pertinence du réseau actuel des aires protégées en Algérie et proposer la stratégie optimale pour la conservation,

4) Utiliser l’outil moléculaire pour limiter l’obstacle taxonomique et comparer les stratégies de conservation basées sur les listes d’espèces et celles basées unités évolutives.

 

 

En complément à une base de données construite en collaboration avec Naturalia-Environnement, des missions de terrain ont été menées pour compléter les données de distributions. Les analyses moléculaires ont été effectuées au Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Évolutive (CEFE) de Montpellier. D’autres analyses ont été effectuées au CIBIO de Porto (Portugal).

Partenaires

Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive - Montpellier
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Créé en 1961, le Centre d’Etudes Phytosociologiques et Ecologiques (CEPE) est une unité de recherche du CNRS. Il est devenu en 1988 le Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive (CEFE). Il est situé à Montpellier. Le CEFE est aujourd’hui le plus important laboratoire de recherche en Ecologie en France.
Le CEFE développe ses activités sur les grandes préoccupations des sociétés : la biodiversité, les changements à l’échelle planétaire et le développement durable. Une grande partie des recherches porte sur les écosystèmes méditerranéens et tropicaux. L’objectif est l’établissement de scénarios d’évolution des systèmes écologiques et de stratégie pour leur conservation, leur restauration ou leur réhabilitation. https://www.cefe.cnrs.fr/fr/cefe
Reaserch center in Biodiversity and Genetic Resources - Porto
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La mission du Centre de Recherche en Biodiversité et Ressources Génétiques est de développer une recherche à l’échelle mondiale dans les domaines de la biodiversité et de la biologie de l’évolution. Son objectif est d’apporter une contribution significative à :Faire progresser les connaissances scientifiques dans les domaines de la biodiversité et de la biologie de l’évolution – Un accent particulier est mis sur la compréhension des processus qui conduisent aux modèles actuels de diversité biologique et sur les principes régissant la répartition spatiale des variations génotypiques et phénotypiques. Intégrer et approfondir les connaissances écologiques, taxonomiques et biogéographiques à différentes échelles à travers le monde – avec un accent particulier porté sur le patrimoine biologique ibérique et méditerranéen. Utiliser les connaissances scientifiques pour établir et suggérer des priorités de conservation et des outils de gestion appropriés – en collaboration avec les autorités locales et nationales de l’agriculture, de la forêt et de la chasse. Fournir une formation avancée de haut niveau – niveaux de maîtrise et de doctorat et des cours de formation à court terme. Diffuser les connaissances scientifiques et promouvoir la sensibilisation du public et l’appréciation de la biodiversité.
 https://cibio.up.pt